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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 06:59

Après la démonstration de force des États-Unis, le martyre et l'apocalypse d'Hiroshima et de Nagasaki, les jusqu'au-boutistes du Conseil Impérial nippon se trouvèrent affaiblis. Les plus modérés, en accord avec l'empereur Hiro-Hito, purent débarrasser le gouvernement de l'Empire du Soleil Levant du carcan de la tutelle des militaires.

Peu après Nagasaki, Londres et Washington furent avisés par le ministre des Affaires Étrangères Togo, que le Japon était prêt à capituler, émettant tout de même la condition que le Mikado demeure le chef de l'État. Il sembla acceptable aux alliés, voire même important, que Hiro-Hito demeure à la tête du Japon, car lui seul avait la capacité de faire capituler toutes ses troupes.

Le 15 août 1945, à midi, le Mikado, qui avait échappé à une tentative d'enlèvement projetée par de jeunes officiers de l'armée de terre, adressait un message radiophonique à son peuple et à ses forces armées. Manipulant avec habileté les euphémismes, ne prononçant en aucun cas les termes de "capitulation", de "reddition" ou de "défaite", Hiro-Hito s'adressa dans un langage de cour à une nation qui n'avait jamais entendu le son de sa voix. Son discours provoqua de l'incrédulité et de la honte chez les Japonais. Les incrédules, soldats subalternes qui n'avaient jamais subodoré la précarité de la situation militaire de leur pays, se préparaient encore à défendre leur pays jusqu'à la mort. La honte de la reddition amena d'importantes vagues de suicides. Nombreux furent ceux qui se firent "seppuku" (hara-kiri) devant le palais impérial.

Pour éviter toute surprise, les alliés décidèrent de ne signer la capitulation que lorsqu'une imposante force navale américaine serait ancrée dans la baie de Tokyo. Le cuirassé "Missouri", sur lequel devait se signer l'acte de capitulation sans condition, échappa de peu à un projet de raid "kamikaze" conçu par de jeunes officiers de l'armée de l'air.

Ce n'est que le 2 septembre 1945, soit près d'un mois après Hiroshima, que les délégations japonaises et alliées signaient, sur le "Missouri", la capitulation sans condition du Japon, mettant un terme à la seconde guerre mondiale.

Pourtant, certaines unités japonaises continuèrent de se battre jusqu'au 7 et 8 septembre, comme les garnisons de Truk (îles Carolines) ou d'autres en Birmanie. Il fallut dans certains cas qu'un membre de la famille impériale se rende sur place pour porter en mains propres le décret portant le sceau impérial.

 

 

ACTE DE CAPITULATION

 

"Agissant par ordre et au nom de l'Empereur, du Gouvernement japonais et du Quartier général impérial japonais, nous déclarons, par ces présentes, accepter les conditions posées dans la déclaration qui a été publiée par les Chefs des Gouvernements des États-Unis d'Amérique, de la Chine et de la Grande-Bretagne, le 26 juillet 1945, à Potsdam et à laquelle a adhéré, par la suite, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, lesquelles quatre Puissances sont ci-après désignées sous le nom de « Puissances Alliées ».

Nous proclamons par ces présentes la reddition inconditionnelle aux Puissances Alliées du Quartier général impérial japonais, de toutes les forces armées japonaises et de toutes les forces armées sous contrôle japonais, partout où elles se trouvent.

Nous ordonnons par ces présentes à toutes les forces japonaises, partout où elles se trouvent, ainsi qu'au peuple japonais, de cesser immédiatement les hostilités, de préserver et de sauver de tous dommages tous les navires, avions et biens, militaires et civils, et de se conformer à toutes les exigences qui pourront être imposées par le Commandement Suprême des Puissances Alliées; ou par des organismes du Gouvernement japonais d'après ses ordres.

Nous ordonnons par ces présentes au Quartier général impérial japonais de donner immédiatement aux Commandements de toutes les forces japonaises et de toutes les forces sous contrôle japonais, partout où elles se trouvent, l'ordre de se rendre sans condition, avec toutes les forces placées sous leur commandement.

Nous ordonnons par ces présentes à tous les fonctionnaires civils et à tous les officiers de l'Armée et de la Flotte d'obéir et de faire porter effet à toutes les proclamations, à tous les ordres et à toutes les instructions que le Commandement Suprême des Puissances Alliées jugera propres à assurer l'exécution effective des conditions de cette reddition, et qui seront publiés par lui ou sous son autorité, et nous leur ordonnons de rester à leur poste et de continuer à assurer leur service comme non-combattants, à moins d'en être spécialement relevés par lui ou par son ordre.

Nous nous engageons par ces présentes, au nom de l'Empereur, du Gouvernement japonais et de ceux qui lui succéderont, à exécuter de bonne foi les clauses de la Déclaration de Potsdam et à donner tous les ordres et prendre toutes les mesures qui pourront être exigées par le Commandant Suprême des Puissances Alliées ou par tout autre représentant qualifié des Puissances Alliées pour en assurer l'exécution.

Nous ordonnons par ces présentes au Gouvernement japonais et au Quartier général impérial japonais de libérer immédiatement tous les prisonniers de guerre et internés civils alliés qui se trouvent actuellement sous contrôle japonais et de veiller à leur protection, à leur entretien et subsistance ainsi qu'à leur transport immédiat aux lieux qui seront fixés.

Dans la direction de l'État, l'autorité de l'Empereur et du Gouvernement japonais sera subordonnée à celle du Commandant Suprême des Puissances Alliées, qui prendra toutes les mesures qu'il estimera propres à assurer l'exécution des conditions de la reddition.

SIGNÉ dans la Baie de Tokyo, Japon, à 0904 I le deuxième jour de septembre 1945.

Mamoru Shigemitsu
Par ordre et au nom de l'Empereur du Japon et du Gouvernement japonais

Yoshijirō Umezu
Par ordre et au nom du Quartier général impérial japonais

Accepté dans la Baie de Tokyo, Japon, à 0908 I le deuxième jour de septembre 1945 pour les États-Unis d'Amérique, la République de Chine, le Royaume-Uni et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques et dans l'intérêt des autres Nations Unies en guerre avec le Japon.

Douglas MacArthur
Commandant Suprême des Puissances Alliées
Chester Nimitz
Représentant des États-Unis d'Amérique
Hsu Yung-Chang
Représentant de la République de Chine
Bruce Fraser
Représentant du Royaume-Uni
Derevyanko
Représentant de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques
T. A. Blamey
Représentant de l'Australie
Moore Cosgrave
Représentant du Canada
Jacques Leclerc
Représentant du Gouvernement provisoire de la République française
D.E.L. Helfrich
Représentant du Royaume des Pays-Bas
Leonard M. Isitt

Représentant de la Nouvelle-Zélande "

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