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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 07:46

 

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Allocution du 8 mai 2011 de Jacques Myard, député des Yvelines 

 

Après l’échec de la Luftwaffe contre la Royal Air Force lors de la bataille d’Angleterre à l’automne 1940, Hitler décide le 22 juin 1941 d’attaquer l’Union Soviétique, c’est le plan Barbarossa. 

La décision du dirigeant nazi répond à des motivations idéologiques, à sa volonté d’acquérir « l’espace vital pour le peuple des Seigneurs » dont il fit l’apologie dans « Mein Kampf ».

Les opérations militaires démarrent en trombe. 

L’Etat major allemand lance 800 000 hommes, des milliers de chars, 4000 avions à l’assaut.

L’armée soviétique est mal équipée, son état major désorganisé en raison des purges que Staline lui a fait subir en 1938-1939.

Dans les 15 premiers jours de l’offensive allemande, l’URSS perd plus de 2600 avions.

Le 15 septembre, les armées de Boudienny sont détruites, les Allemands font 700 000 prisonniers.

Après l’opération Typhon, les avant-gardes allemandes sont à Kalinine à Majaïsk et Kalouga, à 100 km de Moscou. Heureusement pour les Russes, des pluies diluviennes font déborder les rivières, des milliers de chars s’embourbent c’est la « Raspoutitza », la saison des mauvaises routes.

 

Staline fait affluer des renforts d’extrême orient et d’Asie centrale. Les divisions sont bien équipées pour l’hiver. Fin novembre le général hiver arrive en renfort avec des températures de –35°C.

L’armée allemande en raison des difficultés de transport n’a pas les équipements pour l’hiver.

Les Soviétiques contre-attaquent, les Allemands tiennent dans des « hérissons » mais devant Moscou, la Wehrmacht connaît à l’hiver 41/42 sa première défaite.

A Londres, le Général de Gaulle décide que la France doit participer aux combats qui se déroulent à l’est. Pour le Général de Gaulle, il ne s’agit pas de conforter Staline. Il est sans illusion sur lui : « Discuter avec les Soviétiques, c’est déjà céder » dit-il. Il ne s’agit pas non plus d’un enjeu militaire, mais d’une raison politique et diplomatique : la France se doit d’être présente à la Victoire sur tous les fronts.

Le 26 novembre 1942, un accord est conclu avec l’URSS, à cette fin, dès le 1er septembre 1942, le Général Valin, commandant des forces aériennes françaises libres, reçoit l’ordre de créer le groupe de chasse N°3, constitué au Liban, il prend le nom de Normandie connu plus tard sous le nom de Normandie-Niemen .

 

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Fin novembre 1942, 60 volontaires pilotes et mécaniciens arrivent à Ivanovo au nord de Moscou.

A leur arrivée les pilotes français s’entraînent sur des Yacks. Les Yacks sont des avions construits par Alexandre Yakovlev. Ils sont équipés de puissants moteurs développés  à partir d’une licence achetée en 1938 à Hispano-Suiza.

En Mars, l’escadrille Normandie est intégrée à la 1ère armée, à la 303 division aérienne du général Zakharov et du Colonel Goloubov.

L’escadrille française est tour à tour sous les ordres des commandants Joseph Pouliquen, Jean Tulesne, Pierre Pouyade et Louis Delfino.

Les 5 et 13 avril 1943, ce sont les premiers engagements , les premières victoires, les premières pertes, 3 pilotes sont abattus.

Le pilote Deville Jacques, saute en parachute, fait prisonnier, il est fusillé par les Allemands sur l’ordre express du Général Keitel de sinistre mémoire.

La 1ère campagne se termine à Sloboda, 70 avions allemands abattus. Mais le bilan est lourd, 8 pilotes sur 14 sont morts au combat.

Les conditions de vie sont terribles. Roger Sauvage décrit leur logement :

« Nous occupons une maison en bois, le côté gauche fait office d’écurie, le côté droit sent la morgue… l’éclairage, c’est un obus rempli d’huile avec une mèche. Rien pour se laver. Notre ordonnance sorti d’un roman de Tourgueniev nous montre une boite de conserve de deux litres ».

A l’hiver 1943/44, l’escadrille va reprendre l’offensive de Smolensk jusqu’en Allemagne.

Le 29 juillet 1944 Staline publie une ordonnance.

« Les troupes du troisième front ont passé le fleuve Niemen… Après trois jours de combats elles ont pénétré de 50 km dans les lignes ennemies. Dans cette bataille pour le passage du Niemen se sont distingués les pilotes du Colonel Pouyade. Pour célébrer la victoire, les unités porteront le nom de Niémen. »

 Le 16 octobre, l’escadrille abat 29 avions allemands en une journée. Le 27 novembre 1944 pour la première fois, l’escadrille se pose en Allemagne. Le 9 décembre 1944, les pilotes de l’escadrille rencontrent le Général de Gaulle. Il les décore.

 « Sur la terre russe martyrisée comme la terre de France, Normandie-Niemen soutient, démontre et accroît la gloire de la France » De Gaulle

 

Après la victoire du 8 mai, l’escadrille rejoint Moscou. Staline offre à chaque pilote son avion, un Yak 3. Le 20 juin 1945, Normandie-Niemen se pose au Bourget.

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Une poignée de pilotes a porté haut la gloire des ailes françaises.

Ils ont effectué :

5 000 heures de vol

Livré 900 combats

Remportés 273 victoires homologuées, 37 probables

Perdu 45 pilotes

Normandie-Niemen est la première escadrille de chasse française.

Gardons en mémoire

-       Marcel Albert, 25 victoires, Compagnon de la Libération, 2ème chasseur français derrière Pierre Clostermann, 33 victoires

-         Roger Sauvage, le Martiniquais, 21 victoires

-         Robert Marchi, l’acrobate, 15 victoires

21 pilotes ont été faits Compagnons de la Libération par le Général de Gaulle.

Les victoires de haute lutte de l’escadrille Normandie-Niemen dépassent largement leur cadre militaire.

Le Général de Gaulle, en envoyant cette poignée d’hommes se battre aux côtés des Russes, savait qu’au-delà de la gangue du communisme demeure le peuple russe qui doit avoir sa place dans le système européen.

La France, même symboliquement, se devait d’être à côté du peuple russe qui a payé un tribut effroyable pour sa liberté en luttant pied à pied contre l’envahisseur nazi : 28 millions de morts.

La vision prophétique du Général de Gaulle trouve aujourd’hui toute sa mesure dans l’entente réelle qui se construit entre Paris et Moscou en passant par Berlin. Les idéologies sont heureusement mortelles, seuls les peuples, les nations demeurent.

Les peuples russes et allemands en ont fait pour notre bonheur la démonstration.

Nul doute que la fraternité d’armes entre Français et Russes a contribué à transcender, à dépasser les idéologies les plus archaïques pour retrouver l’Homme.

De Gaulle n’a-t-il pas confié à Alain Peyrefitte : « la Russie boira le communisme comme le buvard l’encre »

En ce 8 mai, le souvenir nous étreint, mais nous ne regardons pas le passé, nous sommes résolus à regarder vers l’avenir en gardant à l’esprit les leçons de notre histoire, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Dans ce monde implacable, toute faiblesse dans notre effort de défense est coupable.

 Trop d’hommes sont tombés dans ces combats pour que nous oubliions le sens de leur sacrifice : la défense de la Nation, la défense de notre liberté.

A l’heure où nos troupes sont engagées dans de nombreux théâtres d’opérations extérieures et portent les mêmes valeurs que leurs glorieux anciens des forces françaises libres, soyons déterminés à maintenir la crédibilité de nos forces armées pour que vive la flamme de la liberté.

 

Vive nos Alliés

Vive les Nations européennes réconciliées

Vive la République

Vive la France

 

 

 

Jacques MYARD

Député des Yvelines

Maire de Maisons-Laffitte

La souveraineté de la France est le fondement de notre liberté.

 

 

Voir aussi le site : http://normandieniemen.free.fr/

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