JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE
27 MAI 2010 –
Monsieur le Préfet, (Monsieur le Directeur de l’O.N.A.C), Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs les
Elus, Mesdames, Messieurs les Présidentes et Présidents des Associations Patriotiques, Mesdames,
Messieurs, Porte drapeaux, Chers Amis,
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En ce 27 mai, est célébrée la Journée Nationale de la Résistance, une initiative partie de la Drôme et partagée maintenant dans un nombre grandissant de départements, dans l’attente d’une journée reconnue par les plus hautes autorités de la République.
Commémorer la Résistance, c’est se souvenir que voilà 70 ans, dans les temps les plus sombres, les situations les plus désespérées, des hommes et des femmes ont su dire non à l’inacceptable, par un choix volontaire, au péril de leur vie face à la monstrueuse idéologie du nazisme, sa machine de guerre, ses
collaborateurs vichyssois, faire ainsi renaître l’espoir alors que tout pouvait sembler perdu. Commémorer, c’est aussi revisiter l’histoire pour en tirer bien des leçons pour l’avenir.
Il est des moments en effet où les évènements se précipitent. Voilà 70 ans, en 1940, au terme de 5 semaines de campagne de France, durant lesquelles tombèrent plus de 100 000 de nos soldats auxquels il convient de rendre hommage, notre pays semblait abasourdi, avec la demande d’armistice le 22 juin par le maréchal Pétain, ce dernier recevant les pleins pouvoirs lors d’un véritable coup d’Etat contre la République le 10 juillet à Vichy, contre lequel s’élevèrent courageusement 80 parlementaires. Que pouvait sembler peser alors l’Appel du 18 juin du général de Gaulle «
refusant la défaite et invitant à le rejoindre afin de
poursuivre le combat contre l’ennemi ».
Qui aurait pu penser que cette naissance de la « France Libre » allait devenir une date d’honneur pour la France ?
Au même moment, dans notre pays en apparence écrasé, on assiste à une multitude de gestes de refus. Ce fut, Jean Moulin, préfet d’Eure et Loir refusant de signer un document présenté par les allemands, accusant faussement d’atrocités les troupes françaises de couleur.
Ce fut aussi une multiplication de gestes d’anonymes, sabotages divers contre la présence allemande, aide aux prisonniers de guerre évadés, tracts et appels de toutes sortes ; le 11 novembre 1940, étudiants et lycéens bravèrent à l’Arc de triomphe l’occupant et sa répression. Dès les premiers jours, un mouvement était en train de naître : telle fut la première Résistance.
Ces actions de résistants au fil des évènements se sont renforcées avec la mise en place de réseaux et mouvements de mieux en mieux constitués entre bien d’autres, Libération, Combat Franc Tireurs, front national pour l’indépendance de la France ; vint ensuite avec l’instauration du STO en 1943 le temps des
Maquis ; résistance armée, résistance administrative, intellectuelle, résistance des étrangers combattant pour la patrie des droits de l’homme, résistance de ceux qui croyaient au ciel, de ceux qui n’y croyaient pas... le martyre de dizaines de milliers de fusillés, rien ne pouvait porter arrêt désormais à l’esprit de la
Résistance combattant pour le retour de la Liberté et un monde meilleur, parvenant, fait majeur, à faire peu à peu basculer l’opinion publique en sa faveur.
Cette Résistance plurielle multiple dans sa composition, dans la diversité de ses actions, avait pourtant besoin d’être rassemblée : ce fut l’oeuvre de Jean Moulin, envoyé par le général de Gaulle qui parvint, avec l’instauration du CNR le 27 mai 1943 à faire des Résistances,
la Résistance, un évènement majeur permettant de faire reconnaître l’homme du 18 juin comme le chef incontesté de la France Combattante, France Libre et Résistance intérieure réunies, lui permettant de s’imposer enfin aux yeux des américains, longtemps réticents « J’en fus à l’instant même plus fort, tandis que Washington et Londres mesuraient sans plaisir, mais non sans lucidité la portée de l’évènement » écrira t-il dans ses mémoires de guerre.
Ainsi, le 18 juin et 27 mai se trouvent deux évènements fondateurs, indissociablement unis pour une France retrouvant les voies de l’honneur, capable de préparer, l’année suivante, les bases du modèle républicain avec le programme du CNR, avec un pays pouvant se retrouver à la table des vainqueurs.
La mémoire de cette Résistance intérieure que nous célébrons aujourd’hui est pourtant fragile, émiettée au gré de milliers de stèles locales rappelant autant de martyrs. En prenant tous les risques, souvent avec des moyens modestes, elle a lutté contre les pires maux du XXème siècle, totalitarisme, barbarie génocidaire..
Mais la bête immonde vaincue voilà maintenant 65 ans, n’est pas morte pour autant. L’histoire et l’actualité mêlées sont là pour nous rappeler que les temps de crise la réveillent de bien des manières...Racisme (grandissant), populisme et négationnisme dans notre pays, comme dans l’Europe entière font de l’héritage de la Résistance un combat hélas plus que jamais d’avenir pour les jeunes générations en quête de repères.
Puisse "l'armée des ombres"
nous rappeler longtemps le mot du général Koenig, commandant des Forces Françaises de l’Intérieur en 1944 :"La différence entre un combattant et un combattant volontaire, c’est que le combattant volontaire ne se démobilise jamais".
Merci pour votre attention.
Mireille Monier-Lovie
,
présidente déléguée de l’ANACR -26, vice présidente nationale.