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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 21:29

La Journée Nationale du Souvenir

Il est temps que les Français se souviennent de tous les combattants morts pour la France dans des opérations extérieures depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale.

Dans une année qui passe trois grandes dates s’imposent aux Français, le 14 juillet, le 11 novembre et le 8 mai. Elles représentent la fête de la République et les dates anniversaires des victoires de la première et deuxième guerres mondiales.

Un hommage particulier est rendu aux morts lors des cérémonies des 11 novembre et 8 mai. Les intentions s’adressent au Soldat Inconnu de l’Arc de triomphe qui représente à lui seul tous ceux qui sont tombés pendant le conflit si meurtrier de 1914-18.

Qu’en est-il de tous ceux qui sont tombés sur les théâtres d’opérations extérieures depuis un siècle ? A quel moment sont honorés au niveau national tous ceux qui sont morts en Indochine et en Algérie, dans le Maghreb en général, les guerres extérieures les plus sanglantes ? Que dire des dates de recueillement pour tous les soldats, marins et aviateurs comme gendarmes morts pour la France depuis 50 ans ?

50 ans déjà que depuis la décolonisation des hommes tombent pour la France dans le but de remplir des missions fixées par les autorités politiques qui se succèdent. La liste est longue des pays ou des soldats sont tombés : au Tchad dès la fin des années soixante et ensuite tout au long de cette période mais aussi au Zaïre, en République Centrafricaine, au Rwanda, en Somalie, et plus récemment en Côte-D’ivoire. Le Liban dès 1978 que ce soit dans le sud ou dans la capitale dans une série d’engagements mortels. Il en est de même au loin, en Nouvelle Calédonie ou au Cambodge, ici sous les couleurs de l’ONU, sans oublier l’Irak de la première guerre du Golfe.

L’Europe, durant toute la décennie 90, avec la Bosnie, la Croatie, le Kosovo, où les armées ont subi des pertes humaines se chiffrant à plusieurs dizaines d’hommes. Cette énumération n’est pas exhaustive, hélas.

Au moment où j’écris 53 hommes ont été tués en Afghanistan et nous sommes nombreux à nous demander à quel moment les Français se recueillent-ils pour tous ceux qui sont tombés pour la France loin de la métropole.

La question n’est pas posée seulement par certains anciens combattants de l’Indochine et de l’Algérie mais très clairement par les « jeunes » anciens combattants qui sont « générés » chaque année et jusqu’à maintenant dans les différents conflits ou opérations. J’insiste sur ce point, ces « jeunes anciens combattants » ont entre 20 et 65 ans et appartiennent ou ont appartenu en grande majorité à l’armée d’active dite aussi armée professionnelle depuis 1996.

L’idée de la Journée Nationale du Souvenir fixée le 11 novembre s’impose naturellement. C’est un hommage à tous les combattants de la Grande guerre tombés en si grand nombre dans un conflit titanesque. Nous serions heureux que tous les morts pour la France soient honorés par les Français avec l’immense cortège de leurs anciens de 14-18.

De même il serait souhaitable que toutes les mairies inscrivent sur leur monument aux Morts les noms des soldats tombés pour défendre au loin la sécurité et les intérêts de la France. Certaines mairies le font spontanément au bout d’un mois, d’autres 30 ans après sur l’insistance de fidèles compagnons d’armes, d’autres jamais par indifférence souvent, par négligence parfois, par opposition, vraisemblablement rarement.

En décembre 2010, avec et au nom d’une vingtaine de Fédérations et d’Associations des trois armées et de la Gendarmerie, j’ai écrit au Ministre de la Défense pour lui proposer que le Président de la République instaure cette Journée Nationale du Souvenir. Nous n’avons pas de réponse à ce jour mais je souhaite vous faire connaître cette démarche qui manifestement correspond à une profonde, forte et légitime détermination. A vous tous, chers lecteurs, y compris les élus , de lui donner plus de souffle, plus de force car le plus tôt sera le mieux. Que l’on ne me parle pas de droite ou de gauche, ce n’est pas le sujet. Les donneurs d’ordre étaient les autorités légales de gauche ou de droite et personne - heureusement - n’a jamais demandé les idées politiques des officiers, sous-officiers, soldats, marins, aviateurs et gendarmes morts pour la France.

Je me fais l’interprète de beaucoup de compagnons d’armes de ceux qui sont tombés pour répéter qu’il est temps que les Français se souviennent de tous les combattants morts pour la France dans des opérations extérieures.


Général de corps d'armée (2S) Dominique Delort

Promotion Lt- colonel Brunet de Sairigné (67-69)

 

Note : Le ministre de la défense a répondu à la lettre du général DELORT, voir cette lettre et la réponse en cliquant sur : NON AU MESSAGE PACIFISTE DE L'UFAC ET POUR UNE JOURNÉE NATIONALE DU SOUVENIR

Il y a encore du chemin à faire pour que soit commémorée la mémoire des morts de la 4° génération du feu. Seule une action commune de toutes les associations d'anciens combattants pourrait faire évoluer les choses dans le sens évoqué dans la lettre ci-dessus, hélas l'opinion des associations est partagée. Il revient à nous, combattants de la 4° génération du feu, de faire connaître notre avis et de convaincre nos anciens.

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