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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 13:51

ALAT Sept 2014

ALAT juin 2014

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 07:33

L’ASAF (Association de Soutien à l'Armée Française)  refuse de s’associer à cette commémoration de cette date pour les raisons qui sont détaillées dans le texte ci-dessous, rédigé en 2009 par le général Henry-Jean Fournier, délégué de l’ASAF pour la Dordogne.

50e-anniversaire-du-Cessez-le-feu-en-Algerie 

Le 19 mars,

Un faux anniversaire pour un faux armistice

La date de la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie, comme l’appellation elle-même de cette « guerre », longtemps considérée seulement comme « les événements d’Algérie », a aussi longtemps fait débat en France, jusqu’à la décision prise par le Président de la République d’adopter la date du 5 décembre pour la journée nationale d’hommage aux morts de la guerre d’Algérie et des opérations au Maroc et en Tunisie.

Le choix de cette date a été le fruit du travail d’une commission, présidée par le Professeur FAVIER, de l’Institut et réunissant les douze associations les plus représentatives d’Anciens Combattants de toutes les guerres pour proposer une date commune. Après discussion et un vote démocratique, 10 associations (représentant 800 000 adhérents ont opté pour le 5 décembre, date à laquelle avait été inauguré, en 2002, le Mémorial A.F.N. du Quai Branly.

Le 5 décembre 2002, en effet, toutes les associations et fédérations étaient présentes, dans une même communion d’esprit, autour du seul souvenir de ceux qui avaient donné leur vie au service de la Patrie au cours de cette période des combats d’A.F.N.

La volonté d’apaiser les débats se manifestait ainsi dans un jour qui rassemble, exempt de toute considération politique, philosophique ou religieuse et respectant les sensibilités de chacun. Il ne s’agissait ni de commémorer une date, ni de célébrer une victoire ou de pleurer une défaite, mais tout simplement d’honorer ce jour-là, sur l’ensemble du territoire national la mémoire de ceux qui, indépendamment de leurs propres convictions, avaient disparu dans ces combats et ces événements.

On peut certes contester le choix du 5 décembre, mais on ne peut refuser à cette date l’avantage d’être neutre et uniquement tournée vers l’hommage aux morts. Cependant, malgré la quasi-unanimité recueillie autour de ce choix, une association continue de militer pour que ce soit à la date du 19 mars que soit célébrée la mémoire des morts en Algérie.

La date du 19 mars est celle du cessez-le-feu décidé, en 1962, lors des entretiens entre le gouvernement français et des représentants du Front de Libération Nationale algérien, à Evian. C’est là que commence toute une série de malentendus…..

 

Le premier malentendu tient au fait qu’il n’y a jamais eu d’accords officiels signés entre la France et un quelconque organisme représentant la rébellion algérienne :

1. ce que l’on appelle « les accords » d’Evian ne porte même pas ce nom dans le document d’origine établi à Evian : les conclusions des entretiens qui se sont déroulés à Evian portent le nom de « déclarations »

2. cette absence de référence à tout accord de type diplomatique ne confère à ces déclarations aucune valeur juridique au plan international et laissait, d’emblée, la porte ouverte à toutes les remises en cause, puisqu’il ne s’agissait que de déclarations d’intentions.

3. ces « déclarations » ont d’ailleurs été immédiatement rejetées par les instances dirigeantes de la rébellion, qui ont désavoué les représentants qu’elles avaient elles-mêmes déléguées à Evian.

4. en l’absence de toute portée juridique, les conclusions des négociations d’Evian n’ont jamais pu être utilisées par la France et ses ressortissants vis-à-vis de la juridiction internationale pour faire respecter les clauses essentielles prévues (telles que, par exemple, les droits de propriété des européens d’Algérie, la participation d’européens aux affaires publiques, la parité de la mise en valeur du sous-sol saharien, l’usage de la langue française, etc…)

La mise en œuvre des « déclarations d’Evian » a donc été effectuée de manière strictement unilatérale, par la France seule, sans partenaire.

Ce fut notamment le cas de ce que l’on a appelé le « cessez-le-feu ».

 

Le second malentendu est en effet la notion de « cessez-le-feu » décrété à partir du 19 mars 1962.

Dans une guerre « normale », cette décision, qui s’apparente à la notion d’armistice entre deux belligérants, est appliquée sur le champ de bataille par les troupes en présence et conduit à une interruption des combats et à la mise en œuvre d’un certain nombre de procédures, permettant notamment de préserver les populations. Cette situation débouche ensuite soit sur la reprise des combats en cas de désaccord entre les diplomates négociant la fin du conflit, soit sur un accord de paix entre les parties.

Dans le cas de l’Algérie, la situation était fort différente de cette procédure : la guerre n’en était pas vraiment une et l’adversaire n’avait pas d’existence internationale légale. En outre, compte tenu du caractère même de la « guérilla », l’ennemi sur le terrain n’obéissait à aucun commandement capable de faire appliquer un tel cessez-le-feu, d’autant plus qu’à l’époque, les combats étaient devenus rares, en raison de la mise hors-de-combat, précisément, de la plupart des rebelles, sur le territoire des départements d’Algérie.

Le cessez-le-feu ne fut donc mis en œuvre que par le commandement français, qui l’imposa à ses troupes, avec toute la rigueur d’une organisation militaire conventionnelle. L’armée française reçut l’ordre de s’enfermer dans ses cantonnements et de n’intervenir qu’en cas de légitime défense d’elle-même.

Le cessez-le-feu fut donc strictement unilatéral et les « combattants de la onzième heure du F.L.N. » eurent alors les mains libres pour se livrer à une application particulière d’un cessez-le-feu, non validé par les instances dirigeantes de la rébellion, réfugiées à Tripoli.

 

La date du 19 mars 1962 a donc été le signal d’une période particulièrement douloureuse de la tragédie algérienne, puisqu’il y a eu, à partir de cette date et jusqu’à l’exode total des Européens d’Algérie, plus de victimes, (d’origine européenne ou algérienne) que durant toute la guerre. Assassinats et enlèvements, qui avaient été pratiquement éradiqués, ont connu une virulence accentuée par la sauvagerie et le caractère irrationnel des actes commis. Aujourd’hui encore, de nombreuses familles de pieds-noirs ne savent toujours pas ce que sont devenus ceux des leurs qui ont été enlevés à ce moment-là et qui ont été estimés à plus de 3 000 personnes (contre 2 788 tués et 875 disparus pour la période 1954-1962).

En ce qui concerne les harkis, qui avaient le statut légal de supplétifs de l’armée française, on évalue le nombre de leurs morts, dans des conditions particulièrement atroces (égorgements, ébouillantements, écorchages vivants, émasculations, etc….) à un chiffre officiel compris entre 60 et 70 000 victimes, massacrées sous les yeux de l’armée française dans les rangs de laquelle ils combattaient quelques semaines avant.

Sans parler des populations d’origine algérienne qui s’étaient engagées aux côtés de la France et qui ont également été impitoyablement massacrées dans leurs douars, au fond des montagnes, sans que l’on puisse avancer un chiffre qui ferait sans doute horreur.

Enfin, et ce n’est pas le moindre fait au regard de la démarche de mémoire que recherchent aujourd’hui les Anciens Combattants de cette époque, la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA) du ministère de la Défense a recensé 386 militaires français ayant trouvé la mort après le 19 mars 1962 et pas seulement dans des accidents en service.

 

Le troisième malentendu est d’origine plus récente, car, dans l’imaginaire populaire français, qui ne connaît pas vraiment l’histoire de cette période, on a facilement tendance à placer la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie au même niveau que l’armistice du 11 novembre 1918 (qui a été demandé par l’adversaire en raison de la victoire, sur le terrain, des troupes alliées) ou que la Victoire du 8 mai 1945 (qui a été imposée par les Alliés à l’Allemagne totalement vaincue).

 

Il est bien compréhensible, en effet, que les deux millions de jeunes Français qui ont été envoyés défendre les couleurs de la France en Algérie veuillent aujourd’hui commémorer la fin d’un événement qui a marqué leur jeunesse.

Mais, après avoir vécu une guerre qui n’a jamais voulu dire son nom, pourquoi faut-il qu’une minorité d’entre eux, certes organisés en une fédération très active, qui occupe puissamment l’espace politico-médiatique, mais qui demeure minoritaire, choisisse une date célébrant un faux armistice ?

Pourquoi faut-il, après avoir inutilement sacrifié une partie de leur jeunesse, qu’ils sacrifient aujourd’hui leur honneur en commémorant un faux anniversaire ?

 

La date du 5 décembre n’est sans doute pas très heureuse, mais elle a le mérite de se vouloir apaisante, quelles que soient les opinions.

S’il n’existait qu’une seule raison pour refuser la date du 19 mars, elle ferait appel à la mémoire de tous ceux qui sont tombés là-bas avant le 19 mars et dont la mort n’a servi à rien.

Elle ferait surtout appel à la mémoire de tous ceux qui sont morts après le 19 mars, parce que la France avait baissé les armes et les avait abandonnés à leurs tueurs.


Vouloir célébrer le 19 mars est un déni.

*****

Depuis cette période des évènements nouveaux sont survenus.

Tout d’abord la loi n° 2012-1361 du 6 décembre 2012 relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de reconnaissance à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, est venue instituer une seconde commémoration pour la guerre d’Algérie, sans que le Conseil constitutionnel, saisi par des députés de l’opposition, y trouve une incompatibilité avec la loi instituant le 5 décembre comme journée national d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie. Il estime en effet qu’il n’y a pas d’incompatibilité en droit et en pratique entre les deux textes, et que rien n’empêche qu’un même événement ou une même population fasse l’objet de deux commémorations au cours d’une année.

Puis, le 31 mai 2012, le tribunal administratif de Rennes a rendu un jugement faisant droit à la requête d’un ancien combattant d’Algérie (M. Jean DONNIO, membre de l’ASAF des Côtes-d’Armor) et enjoignant au maire du QUILLIO (Côtes d’Armor) de faire procéder au retrait de la plaque apposée sur la Monument aux Morts de cette commune et portant la mention « Fin de la guerre d’Algérie : 19 mars 1962 ».

Le tribunal a rappelé, dans les motifs de sa décision, qu’une commune pouvait, sur son Monument aux Morts, honorer les morts pour la France d’une guerre où aucun de ses enfants n’était tombé au combat. Il a en outre rappelé qu’il appartient au maire d’interdire l’apposition sur le Monument aux Morts de la commune d’emblèmes ou de mention de nature à enlever à ce monument son véritable caractère (dont la seule définition légale procède de la loi du 25 octobre 1919).

Les juges ont déduit que « la plaque litigieuse, eu égard à la seule inscription qu’elle comporte, ne présente pas un caractère commémoratif, mais tend uniquement à prendre position sur une date de fin de conflit, alors même que cette question s’inscrit dans le cadre d’une controverse historico-politique. »

Ce jugement peut servir de fondement juridique à tout recours administratif devant le maire d’une commune qui aurait laissé apposer sur son Monument aux Morts une plaque se limitant à la même inscription : « 19 mars 1962, fin de la guerre d’Algérie », que cette plaque mentionne ou pas le nom de combattants morts au combat.

Pour être recevable, l’action doit être engagée par une personne ayant qualité pour agir, c’est-à-dire habitant la commune et ayant le titre d’ancien combattant.

Toutefois, une association pourrait également mener l’action en justice si elle peut justifier que son action entre bien dans le cadre de l’objet de ses statuts, par exemple la défense des intérêts moraux des familles des morts de la guerre d’Algérie.

Enfin, il convient de noter que, s’agissant de recours pour excès de pouvoir, l’intervention d’un avocat n’est pas obligatoire, même si elle reste conseillée pour présenter le dossier dans le dédale des arcanes judiciaires.

Enfin, le 26 décembre 2013, suite à un jugement de la Cour d'Appel de Rennes en date du 15 octobre 2013, le Parquet a confirmé la condamnation du Ministère de la Défense qui s’y opposait, et ordonné l'adjonction de la mention « Mort pour la France » sur l'acte de décès de M. Paul, Hubert, Marie TEUMA né le 30 juillet 1918 à Carcès (Var) décédé le 5 juillet 1962 à Lartigues (Algérie).

 

Par ailleurs la FNACA qui est la principale association d’anciens combattants à préconiser le 19 mars comme seule et unique date de commémoration en tant que fin de la guerre d’Algérie, et qui demande même l’abrogation de la date du 5 décembre, se trouve elle-même en flagrant délit de contradiction. Elle accepte en effet que les états de service de ses membres soient arrêtés à la date du 5 juillet 1962, date de l’indépendance algérienne, au lieu du 19 mars.

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 19:39

Le 21 février 2014, à l’occasion d’un discours prononcé au Mont Valérien, le président Hollande a annoncé le transfert des cendres de quatre personnalités censées représenter l’esprit de résistance dans sa diversité, à savoir  Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay.

Ces choix n’avaient jusqu’à présent pas (ou peu) été contestés. Ainsi, pour l’historienne Annette Wieviorka, ils étaient “plutôt bons” étant donné que ces quatre personnalités “dépassent largement le cadre de la Seconde Guerre Mondiale par leur engagement éthique et leur itinéraire et incarnent des valeurs universelles”.

Mais tout le monde ne partage pas ce point de vue, notamment au sujet de Jean Zay, ministre de l’Instruction Publique entre 1936 et 1939 et à l’origine de nombreuses réformes, dont la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans et l’interdiction des signes politiques et religieux à l’école. Cet élu du Front populaire fut condamné en octobre 1940 pour désertion en présence de l’ennemi à la déportation à vie et à la dégradation militaire. En juin 1944, il fut abattu par la Milice de Vichy, comme d’ailleurs Georges Mandel, qui lui, avait une sensibilité de droite.

Co-auteur d’une biographie à son sujet, Roger Karoutchi, conseil régional UMP d’Ile-de-France et ancien ministre, s’est réjouit de l’annonce du président Hollande. et cela d’autant qu’il fait partie du comité pour la “panthéonisation” de Jean Zay. “Lui reconnaître une place au Panthéon, c’est lui reconnaître son rôle de grand républicain mais aussi un signe fort par rapport à la façon dont il a été tué”, a-t-il dit, sur France3.

Seulement, le Comité national d’entente, qui fédére une trentaine d’associations d’anciens militaires, de vétérans et de réservistes, dont, excusez du peu, la Saint-Cyrienne, le Souvenir Français, la Société des Membres de la Légion d’Honneur, la Société Nationale des Médaillés Militaires, la Fédération Nationale André Maginot ou encore l’Union Nationale des Combattants, a dénoncé le transfert des cendres de Jean Zay au Panthéon, sur le fronton duquel il est écrit “Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante”.

“Les trois premiers sont des résistants et répondent à l’objet de cet hommage, il n’en est pas de même pour Jean Zay. Certes il a été interné avant d’être lâchement assassiné en juin 44 mais tant d’inconnus et de célébrités sont morts les armes à la main ou dans des camps d’extermination, après des faits de résistance, que cela ne fait pas de lui un héros”, est-il écrit dans le communiqué diffusé le 13 mars par le Comité national d’entente, qui estime que ce ministre du Front populaire n’a été qu’une victime parmi d’autres.

Mais surtout, le texte, signé par le général (2S) Dominique Delort, président de la Saint-Cyrienne et du Comité national d’entente, fait valoir que le transfert de Jean Zay au Panthéon est surtout une “provocation” en cette année de commémoration du Centenaire de la Grande Guerre. “Elle est immense, elle est inoubliable”, insiste-t-il.

Il est ainsi reproché à Jean Zay d’avoir écrit un poème ayant porté atteinte “au symbole par excellence de notre patrie, de notre pays, de notre nation, le Drapeau”. Et le fait est que ce texte, qu’il n’a pas renié, a de quoi choquer. “Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement, Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes… Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs…” cite le communiqué du Comité national d’entente.

 

“Certains diront qu’à 20 ans il a commis une faute et qu’il était bien jeune mais 20 ans c’est déjà assez vieux pour mourir pour la France pendant la Grande Guerre, la Résistance et la Libération, aujourd’hui lors des opérations extérieures, en Afghanistan, au Mali, en RCA!”, avance le général Delort, au nom du Comité national d’entente, pour qui il est “hautement préférable de transférer les cendres d’un Résistant, d’un Français Libre, d’un Soldat de la 1ère armée, métropolitain ou ‘ indigène’ inconnu, aux côtés de ceux qui sont la mémoire de la France”.

 


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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 06:32

 

Voici le texte proposé par le Comité National d’Entente pour s’opposer au transfert des cendres de Jean ZAY au Panthéon

 

COMMUNIQUE

 

Nous condamnons,

 

Depuis la Révolution, 75 hommes et femmes ont été honorés par la Nation pour avoir marqué l’histoire de France. Les choix ont été difficiles à faire et parfois des familles s’y sont opposées comme celles de Péguy et de Camus.

 

Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay devraient faire leur entrée au Panthéon le 27 mai 2015, lors de la journée nationale de la Résistance, selon la déclaration faite par le Président de la République lors de son discours en hommage à la Résistance, le 21 février 2014 au Mont Valérien.

 

Les trois premiers sont des résistants et répondent à l’objet de cet hommage, il n’en est pas de même pour Monsieur Jean Zay. Certes il a été interné avant d’être lâchement assassiné en juin 44 mais tant d’inconnus et de célébrités sont mortes les armes à la main ou dans des camps d’extermination que ce fait ne fait pas de lui un héros. Il n’y a pas si longtemps et concernant le capitaine Dreyfus l'ancien garde des Sceaux, Robert Badinter déclarait : « Dreyfus est une victime, certes d'un courage exceptionnel, mais une victime, et le propre du héros c'est d'avoir le courage de choisir son destin ». Monsieur Jean Zay n’est pas un héros mais une victime.

 

En cette année du Centenaire de la Grande guerre la provocation est ailleurs. Elle est immense, elle est inoubliable. L’auteur ne l’a jamais reniée, l’aurait-il fait qu’il est des fautes inexcusables, celle de l’atteinte au symbole par excellence de notre patrie, de notre pays, de notre nation, le drapeau.

 

Il faut avoir entendu ou lu «... Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement, Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes… Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs ….»

 

Nous condamnons totalement un éventuel transfert des cendres de Monsieur Jean Zay au Panthéon. Il est des injures qui ne se rachètent pas et qui ne peuvent s’oublier au moment de prétendre au Panthéon.

 

Certains diront qu’à 20 ans il a commis une faute et qu’il était bien jeune mais 20 ans c’est déjà assez vieux pour mourir pour la France pendant la Grande Guerre, la Résistance et la Libération, aujourd’hui lors des opérations extérieures, en Afghanistan, au Mali, en RCA !

 

Il est hautement préférable de transférer les cendres d’un Résistant, d’un Français Libre, d’un Soldat de la 1ère armée, métropolitain ou « indigène », inconnu, aux côtés de ceux qui sont la mémoire de la France. Les Français s’y retrouveront comme aussi tous les adhérents des associations patriotiques et du monde combattant représentées ici par leurs présidents.

 

 

Pour que chacun puisse se faire une opinion voici le poème écrit par Jean Zay en 1924 :

 

Poème de Jean Zay – Le Drapeau (1924) :

Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là.
Quinze cent mille dans mon pays, Quinze millions dans tous les pays.
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille hommes morts pour cette saloperie tricolore…
Quinze cent mille dont chacun avait une mère, une maîtresse,
Des enfants, une maison, une vie un espoir, un cœur…
Qu’est-ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ?
Quinze cent mille morts, mon Dieu !
Quinze cent mille morts pour cette saloperie.
Quinze cent mille éventrés, déchiquetés,

Anéantis dans le fumier d’un champ de bataille,
Quinze cent mille qui n’entendront plus JAMAIS,
Que leurs amours ne reverront plus JAMAIS.
Quinze cent mille pourris dans quelques cimetières
Sans planches et sans prières…
Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux
De vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ?
Ils ne sont plus que des pourritures…
Pour cette immonde petite guenille !
Terrible morceau de drap coulé à ta hampe, je te hais férocement,
Oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toutes les misères que tu représentes
Je te hais au nom des squelettes… Ils étaient Quinze cent mille
Je te hais pour tous ceux qui te saluent,
Je te hais a cause des peigne-culs, des couillons, des putains,
Qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre,
Je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial,
Le défi aux hommes que nous ne savons pas être.
Je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le sang bleu que tu voles au ciel,
Le blanc livide de tes remords.

 

Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grand coup
Les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts.
Et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires,
Que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 08:48

2014-02-19 11.28.58Beaucoup de monde pour cette assemblée générale des Médaillés Militaires de Valence qui s'est déroulée le 19 février à Saint Marcel lès Valence. Moyenne d'age des adhérents 78 ans, mais où sont donc les jeunes médaillés, qui poursuivra la mission de solidarité et de devoir de mémoire??

2014-02-19 11.21.422014-02-19 11.34.55

2014-02-19 11.50.472014-02-19 14.58.57

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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 14:03

2012-06-08 14.06.54Alors qu’Airbus Helicopter tablait sur trente machines transformées finalement il n’y en aura « que » vingt. La décision prise récemment par le ministère de la défense confirme que l’Armée de Terre fera à terme voler soixante Tigre HAD, pour Hélicoptère d’Appui et de Destruction. Quarante construits ab-initio et vingt transformés à partir des HAP, les Hélicoptères d’Appui Protection. Le HAD est la version de l’EC665 Tigre apte à l’emport et au tir des missiles antichars Hellfire construits aux États-Unis.

Le Tigre HAD devra dans quelques années maintenant permettre la mise à la retraite (bien méritée) de l’ensemble du parc des Gazelle HOT en service actuellement. Son système d’arme doit lui permettre non seulement de faire de la lutte antichar tous-temps, mais aussi de lutter contre les embarcations légères, le missile Hellfire ayant été développé également dans ce sens. L’Aviation Légère de l’Armée de Terre disposera alors pleinement d’un moyen d’accompagnement pleinement opérationnel, notamment lors des actions de débarquement de troupes en collaboration avec les bâtiments de la Marine.

Entré discrètement en service l’an dernier au sein de l’ALAT le Tigre HAD a été officiellement présenté au public lors du défilé du 14 juillet 2013. À cette occasion un appareil a été exposé dans Paris, devant l’hôtel national des Invalides (voire photo ci-dessus) durant tout l’après-midi.

Au final ce sont 80 Tigre qui porteront les couleurs de l’ALAT, contre 215 prévu initialement en 1989. La fin de la guerre froide, mais aussi les différentes crises économiques et politiques qu’a connu la France n’ont pas forcément joué en faveur de l’hélicoptère de combat franco-allemand. En Allemagne la situation est relativement similaire puisque la Heersflieger n’achètera finalement que 57 hélicoptères en lieu et place des 80 du début.

 

 

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 13:43

UNE ARMEE SANS DEFENSE AUJOURD’HUI, POUR UNE DEFENSE SANS ARMEE DEMAIN ? 

Les armées ont atteint un niveau inquiétant de lassitude dont l’origine se révèle multiple. Dubitatives sur le bien-fondé des réformes ininterrompues qu’elles vivent et qui les malmènent, sans autre but que de réduire la dépense publique, elles doivent faire face à bien d’autres facteurs inquiétants. Vieillissement des équipements dont le renouvellement s’éloigne au fil de lois de programmation militaire qui ne sont pas respectées. Résignation dans la vie quotidienne devant des restructurations qui leur compliquent la vie en proportion de ressources de plus en plus comptées. Amertume face aux campagnes de dénigrement émanant de la puissance publique elle-même et trouvant leur application, entre autres domaines, dans la nouvelle gouvernance du ministère. Perte de motivation face à la précipitation des réformes qui conduit aux aberrations de bases de défense anonymes et d’une administration dépassée (cf. le logiciel de solde immature). Perte de motivation également face aux restrictions de moyens financiers et matériels qui touchent l’entraînement et le fonctionnement quotidien. Enfin, interrogation devant des conditions de vie qui se dégradent avec un pouvoir d’achat des familles toujours à la traîne de celui du reste de la fonction publique civile. 

Il est temps d’informer notre pays sur les exigences de sa défense. Il est temps de redonner du sens à la finalité des armées. Il est temps de redonner du sens à l’engagement du soldat. 

Ce sens, il appartient à ceux qui, en charge du destin de la Nation, doivent le penser et le promouvoir. 

A force de considérer les questions militaires sous le seul angle du court terme, technique et budgétaire, nos concitoyens et les élites qui les gouvernent, ont perdu de vue la raison d’être de l’institution militaire, sa finalité et son lien consubstantiel avec la Nation. 

Il s’agit donc de réfléchir au sens et à la nature de l’action militaire avec, en particulier, l’adjuvant puissant des aides que procure la haute technologie. Laquelle ne doit cependant pas devenir une fin en soi au détriment de la place de l’homme dans les actions de guerre comme dans la gestion des crises. Il s’agit aussi de conduire une prospective véritable et sans déni de réalité sur les menaces, extérieures ou intérieures, qui pèsent sur nos sociétés post-industrielles ou post-modernes. En un mot, il s’agit de dire quoi défendre, pourquoi le défendre et avec qui ! 

En l’absence de réponses à ces questions essentielles, et alors que la professionnalisation des armées a été fort bien conduite, car les chefs militaires, à leur juste place, ont pu en maîtriser les objectifs comme le déroulement, nous assistons à une nouvelle entreprise de reconfiguration de l’organisation militaire qui n’est fondée que sur des approches à courte vue et qui ne répond qu’à des nécessités contingentes plus subies que raisonnées. 

Car, rien de ce qui aurait dû servir de substrat préalable aux multiples réformes engagées, n’est présent dans les recommandations de la Commission du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, pas plus que dans celles de 2008 dont elles ne font que poursuivre le seul objectif de réduction de l’appareil militaire. La définition des missions comme la description des fonctions stratégiques ne peuvent tenir lieu de réflexion, alors même que c’est celle-ci qui devrait les inspirer. 

Ce nouveau dossier du G2S n’ajoute pas sa voix au chœur des nostalgiques d’un passé révolu. Ses observations et son analyse appuyées sur des faits se veulent une information objective destinée aux responsables politiques sur la réalité vécue par des hommes et des femmes qui ont fait le choix de servir leur pays dans l’abnégation et le dévouement au sein des armées. Ce dossier ne dit rien d’autre qui n’ait été dit par les différents chefs d’état-major lors de leur audition par les commissions des assemblées, dans le style qui est propre à la nature d’un tel exercice. Mais, le recul sur les choses qu’autorisent l’expérience, la connaissance et la réflexion des membres du G2S permet un ton plus libre et plus direct, sans nier la complexité d’une institution que peu connaissent et que peu font l’effort de comprendre. 

Par ailleurs, il n’est pas question de réfuter la nécessité pour la défense et les armées de se réformer ou 

d’évoluer pour s’adapter aux conditions du temps présent. Tous les acteurs du changement sont conscients de la difficulté d’une telle démarche. En revanche, l’instabilité dans la réforme, l’incertitude de son calendrier, l’ambigüité de ses buts sont des plus contestables. Enfin, la méthode retenue pour conduire cette réforme ne s’est pas assez appuyée sur l’expertise avérée des militaires dans ce qui est leur domaine de compétence. La priorité a été trop donnée à des références civiles dont l’application n’a pas été confrontée aux spécificités des opérations militaires et des conditions de leur préparation. 

Ce dossier a donc pour but premier de contribuer à dépasser les difficultés du moment et à ouvrir avec les responsables politiques les voies d’une remise à hauteur de notre défense par la consolidation de l’institution militaire qui restera, quoiqu’en pensent certains esprits forts, le dernier recours dans l’épreuve. Enfin, les auteurs du présent dossier ne prétendent pas dire LA vérité ; leur ambition demeure, comme le G2S le répète, de nourrir un débat dont il est souhaitable qu’il reste le plus serein possible et le plus ouvert, comme il sied dans une démocratie mature. 

Le général d’armée (2S) Jean-Marie Faugère

 

 Voir le reste du dossier, cliquez ici : link 

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 10:00

La section de la Drôme des Combattants Volontaires a tenu son assemblée générale à la Maison de la Vie Associative (MVA) de Valence le 18 janvier 2014 en présence du vice-président du conseil général, Pierre-Jean VEYRET, de l’adjoint au maire de Valence Georges SAGNARD, des présidents ou représentants de 14 associations amies et de près de 70 adhérents.

 

L’ordre du jour était le suivant :

-Ouverture de l’assemblée générale,

-approbation du compte-rendu de l’AG 2013,

-point sur l’effectif et les activités,

-situation financière,

-élection du bureau,

-activités futures,

-objectifs de la section

-Questions diverses.

 

La section se porte bien malgré une baisse notable des effectifs due à plusieurs facteurs :

-le départ, suite à décès ou incapacité à se déplacer, des plus anciens qui constituaient un fort contingent,

-la moindre implication des plus jeunes.

À ce jour 240 adhérents, depuis janvier 11 compagnons nous ont quitté et 32 ont été radiés ou ont démissionné, effectif toujours en diminution mais avec un infléchissement vers une stabilisation. Pour une gestion saine et pour ne pas pénaliser les adhérents à jour de leur cotisation nous radions/démissionnons ceux qui malgré les nombreuses relances ne font pas l’effort de payer leur dû dans l’année. Le recrutement est faible, peu de jeunes viennent remplacer les anciens qui souhaitent se retirer car ils ne sont plus valides ou qui disparaissent. Les jeunes OPEX rejoignent plus les associations de leur ancien régiment ou des associations liées aux opérations extérieures, pourtant notre fédération pourraient les épauler car elle est encore puissante par le nombre de ses adhérents, la connaissance des dossiers et des textes de loi, son appartenance à la FNAM et son réseau parisien.

 

Concernant les activités nous avons réduit la durée et la fréquence des voyages, ceux-ci ne font plus recette compte tenu de l’âge des adhérents et du coût parfois prohibitif qui est demandé. Nous avons opté pour l’organisation de voyages moins onéreux sur une journée mais en commun avec d’autres associations. Ainsi nous avons réalisé une sortie en Ardèche en prenant le « Mastrou » un train tiré par une locomotive à vapeur et en nous réunissant autour d’un bon repas, nous étions 39 combattants volontaires et anciens de l’ALAT pour un vivier de 400 adhérents. Nous avons aussi organisé notre troisième Loto depuis 2011, cette fois ci dans les locaux de la maison de la vie associative de Valence, cette activité permet à nos adhérents de passer un après-midi convivial et à la section de dégager quelques bénéfices au profit de nos œuvres.

 

Nous continuons bien sûr à soutenir nos camarades dans le besoin, à participer à un maximum de cérémonies pour honorer nos morts et entretenir le devoir de mémoire et à accompagner nos défunts à leur dernière demeure. En particulier la section organise, avec le souvenir français, les anciens des troupes de Marine et les anciens de l’ALAT, une cérémonie d’hommage au carré militaire du cimetière de Bourg lés Valence pour chacun des militaires tués au combat en OPEX. Nous participons aussi autant que faire se peut et sans ostracisme aux assemblées générales et congrès des autres associations d’anciens combattants de Drôme Ardèche. Nous sommes aussi présents et actifs en nombre au conseil départemental des anciens combattants ( 6 dont les 2 vice-présidents)

La section a aussi son blog dont je suis le webmaster, son adresse est http://fncv-drome.over-blog.com . Facile à créer et à utiliser, il permet l’information des adhérents et des extérieurs.

 

En conclusion des difficultés pour maintenir l’effectif et une dégradation du réseau d’information qui ne permet plus le suivi efficace des adhérents mais une bonne situation financière et l’arrivée prochaine d’un leg qui nous permettra de soutenir et d’accompagner nos camarades qui en auront besoin. Les subventions de la ville de Valence et du conseil général, la mise à disposition de nouveaux locaux par la municipalité valentinoise en place ainsi que quelques bonnes volontés nous permettent de tenir et d’envisager un meilleur avenir. Merci de ce soutien.

Nous résistons avec optimisme.

 

Le bureau reste pratiquement inchangé mises à part le secrétariat et la vice-présidence du secteur de Crest, en l’occurrence :

 

Président  : Lieutenant-colonel (er) Michel BRAULT

Secrétaire générale : Ana GALI PLA épouse BRAULT

Secrétaire adjointe : Mireille LAMBERT

Trésorier général : Lieutenant colonel (cr) LAURENT Jean Claude

Vice-président d’honneur : M André PETIT

Vice-président responsable du secteur de Crest, Die, Vallée de la Drôme : - M . Daniel CUOQ

Vice-président responsable du secteur Montélimar, Pierrelatte, Nyons :  Lieutenant colonel (cr) Philippe MAZEAUD 

Vice-président responsable du secteur de Valence et cantons limitrophes: Lieutenant Colonel (er) Marcel ROCH

Vice-président responsable du secteur Ardèche: Emile PASQUIER

Porte-drapeau : Stéphane LAMBERT

 

Les objectifs de la section sont les suivants :

-faire effort sur les fondamentaux (solidarité, devoir de mémoire, défense des droits)

-recruter

-obtenir l’éligibilité des engagés volontaires à la Croix du combattant volontaire

-si nécessaire défendre le maintien du 11 novembre comme journée nationale d’hommage à tous les morts pour la France et du 5 décembre comme journée nationale d’hommage aux morts en AFN.

 

Après l’intervention des élus, le président remercie une nouvelle fois la municipalité de Valence et le conseil général de la Drôme pour leur soutien et leur fidélité, il rappelle que le devoir de mémoire n’est pas une affaire de politique et que c’est un devoir de tout citoyen d’honorer ceux qui sont morts pour la nation et de soutenir ceux qui ont mis un jour leur vie en jeux pour le pays.

 

 

Le verre de l’amitié et un excellent repas ont clôturé cette assemblée. La prochaine assemblée générale se déroulera en avril ou en mai 2015 à la maison de la vie associative de Valence.

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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 08:44

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19 décembre 2013 4 19 /12 /décembre /2013 12:31

1476460 620604027985326 1384458639 n« On est en plein bordel, et on ne sait pas où on va ». Un para français à Bangui

« Une semaine, deux de nos soldats tués, les communautés catholiques et musulmanes déchirées, des « déplacés » qui s’agglutinent par milliers en différents points à Bangui, des représailles, pillages, lynchages, mosquées détruites. Un « Président » par intérim centrafricain vivant dans une caserne, isolé, et protégé par de miliciens, pas de gouvernement, pas d’administration, l’anarchie, le conflit politique qui vire à la déchirure religieuse, deux visites officielles en moins d’une semaine qui compliquent la mission (Hollande, Le Drian), et lui  ont donné plutôt une image fragile, une mission sous mandat Onusien, mais où les français sont seuls à terre, L ONU qui a décampé dès les premiers accrochages entre communautés il y’a plusieurs mois, Les militaires transformés en humanitaires de fortune, aucune perspective politique pour une sortie de crise, le sentiment anti-français qui s’accroît, c’est quoi ce bordel? Cette situation où l’on s’est retrouvé obligé de dire aux miliciens musulmans sélékas qu’ils pouvaient garder leurs armes s’ils restaient dans leurs « casernes » alors qu’on est censé désarmé tout le monde, ces funérailles à la hâte, où chaque communauté enterre les siens à la va vite dans des fosses communes sous le contrôle d’hommes armés que l’on fait semblant de ne pas voir? Et les miliciens musulmans armés ne sont pas seuls. Chaque camp a les siennes. Quid de ces mercenaires que l’on croise partout?! Ces gars venus du Tchad, notre allié au Mali, où de la Cote d’Ivoire, deux pays où l’on est intervenu, où le sang français à coulé! » L’homme qui parle, joint par téléphone, est  un soldat d »élite  qui a multiplié les opérations en Afrique, et qui « a fait » l’Afghanistan aussi.

Et l’homme qui refuse la langue de bois, poursuit sur le chemin de la colère: « Vous n’imaginez pas que je vais critiquer l’action de ma section, où de tout le détachement « Sangaris », mais franchement, que ceux qui ont planifié à Paris cette opé. viennent avec nous en patrouille. A quoi servent des vols de Rafale à basse altitude? Sinon à terroriser toutes les populations… On est là, On est seuls, on est pris à parti par les musulmans, on est accusé de transformer un conflit politique en opposition religieuse qui risque de virer à la spirale infernale, d’être partial. Et on nous demande de faire des opérations de police et de l’humanitaire… Vous croyez que c’est le boulot de l’armée française? Les gars du détachement présent en permanence à Bangui (200 hommes) nous disent qu’ils ont vu la situation dégénérer, l’ONU se barrer, ils ont alerté Paris, il y a eu des rapports. Mais les moyens déployés sont insuffisants où inadaptés. Regardez l’aéroport! C’est terrible, ces milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, qui se marchent les uns sur les autres derrières les barbelés dans une situation sanitaire déplorable. Mais ils ne bougeront pas. Ils sont morts de trouilles. On les comprend. Et ce n’est pas le seul point d’hyper-concentration de populations civiles des deux communautés. La solution n’est pas militaire mais politique, sauf que politiquement il n’y a pas d’interlocuteurs! Si on fait des prisonniers, on ne sait pas à qui les remettre. Parfois on est en patrouille, on entend dans la radio que ça « clashe » ici et là, mais comment être partout? Comment intervenir sans donner l’impression de prendre partie et se mettre tout le monde à dos? On n’est pas des gendarmes! Et il nous faut assurer la protection de nos propres hommes. C’est là le « hic ». Pour assurer correctement la mission, il aurait fallu beaucoup plus d’hommes. Pour saturer toutes les zones « hot ». Ne pas intervenir à la va-vite, pour se retirer illico-presto de peur que la situation s’envenime! Ok, on a des Famas, des VAB, du matos de guerre, des tireurs d’éite, mais pourquoi faire, pour « taper dans le tas »? Avec des africains désespérés où déchainés? En face, il y a les miliciens de tout bord, les mieux armés ont des RPG (lances-roquettes) qu’ils ont planqués mais qui peuvent faire mal. Mais les mecs ils ont aussi des coupe-coupes, des couteaux, des  calebasses, des machettes, avec lesquels ils ont commencé à s’entretuer il y a des mois… C’est à ce moment là, qu’il fallait intervenir, dès le début. Mais comme on est seul, on ne peut pas être partout! Les autres pays votent des résolutions à l’ONU, et c’est à nous, les français « d’aller au carton », sous prétexte que l’Afrique est notre jardin. Et les anglais? qui ont un savoir-faire éprouvé, connaissent l’Afrique comme nous,où sont ils? »

(En 2002, le Royaume-Uni avait envoyé 1200 paras dans un petit pays de 5 millions d’habitants. La Sierra-Léone, confrontée à une guerre civile abominable. (plus de 100 000 morts, l’horreur des coupeurs de mains où de bras, l’incapacité de milliers de soldats africains de stopper « l’hémorragie »). Une intervention que j’avais couverte, où les hommes de la Royal Army avaient  -j’en ai été témoin- « mis le paquet »).

« En l’état l’intervention va dans mur. Désastre programmé! » renchérit un vétéran anglais justement des interventions militaires occidentales, qui a travaillé avec les français à Kaboul: « Nous, avec cynisme, on ne bouge plus, peut-être parce que l’on s’est rendu-compte que les interventions à répétitions à l’étranger, notamment dans d’anciens pays colonisés sont vouées à ‘échec. Echecs en Somalie, en Irak, en Afghanistan (x2)… et dans les pays d’Afrique, où les mauvais démons ressurgissent toujours… Les situations sont différentes, mais hormis l’ex-yougoslavie et le Kosovo avec difficulté en Europe, on n’arrive jamais à régler les conflits ».  Vision partagée par le para français qui prédit un bourbier en Centrafrique. L’homme du métier, et une grande gueule: « C’est quoi le « cahier de charges »? Quels moyens pour quelle mission? Regardez ce qui se passe aujourd’hui au Nord-Mali, où les jihadistes d’AQMI sont revenus… Là, ça part déjà en vrille. On a l’impression que certains palnificateurs ont cru qu’une simple démonstration de force suffirait sans tenir compte de la complexité de la situation, du statut d’ancien colonisateur, et du vide abyssal politique local. L’action militaire sans interlocuteurs valables, ni projet politique, c’est une assurance pour l’échafaud! »

Les faits, pour l’heure, semblent hélas lui donner raison. Et la communication aussi de l’état-major de la mission   »Sangaris » apparait erratique.

2 jours après le début de l’opération , les déclarations, confidences et communiqués officiels se voulaient très rassurants: « Bangui est sécurisé » affirmait  l’état-major dans la nuit du 11 décembre.  Bonne collecte et situation sous contrôle. Démenti terrible quelques heures plus tard. Avec la mot de deux paras français du 8ème RPIMA « accroché » par un commando de miliciens centrafricains à la sortie de l’aéroport. Et pourtant il n’y a pas photo sur le plan militaire pur entre des hommes sur-entrainés et équipés, qui ont déjà oeuvré sur les théâtres afghans ou maliens, où en Cote d’Ivoire,  et des miliciens où para-militaires qui n’ont aucune vraie formation ». Et pas de cause sacrée à défendre. Mais, à terre, en face à face, dans des zones mieux maitrisées par les combattants locaux, petits « Rambos » à l’africaine comme on en a vu tant lors de nombres de guerres civiles (Rwanda, Congo, ex- Zaïre, Sierra-Léonne, Cote-d’Ivoire etc…) les forces se rééquilibrent.

Depuis, les infos vont dans tous les sens: Un jour c’est le répit, l’accalmie, le lendemain c’est de niveau la haute tension, et le sentiment anti-français qui monte.

La mort des deux paras français a rappelé une équation imparable: Dans un conflit de type asymétrique, (en l’occurrence pas une guerre de type frontal), l’hyper-technologie, ou la supériorité en armements ne sert parfois à rien. Face à des hommes mobiles, « fondus du casque », habitués à mourir pour un rien, le danger peut venir de partout. La planification doit prévoir le type d’ennemis que l’on va affronter et tenter de s’adapter en conséquence.

« Ce n’est pas le temps qui a manqué pour préparer l’opération » s’énerve pourtant notre para en colère .D’autant encore une fois qu’on attendu un pic de crise pour intervenir. Mais il y avait  (il y a toujours le Mali), il y a eu les éternels retards onusiens, et ce résultat encore source de problèmes à tout niveau. La France intervient sous mandat de l’ONU, mais seules, au rayon occidental, ses troupes sont déployées. Et l’armée française agit à flux tendu… Il n’est qu’à voir les vieux VAB portant encore l’inscription KFOR (datant de la mission Kosovo) qui sortent de l’aéroport. On a même pas eu le temps de les repeindre. Un détail? Certes. Mais qui en dit long sur une opération où l’on a pensé en haut-lieu, qu’une action « coup de poing »  en deux temps, trois mouvements suffirait.

Il n’en est rien. La situation vire parfois au dantesque dans les deux principales villes (Bangui et Bossangoa) où la France est intervenue jusqu’à présent, sans être encore allé dans les provinces, d’un un pays immense… Les français font appel maintenant aux autorités religieuses, aux imams, aux évêques pour calmer les ardeurs belliqueuses des « camps » chrétiens et musulmans. Mais une semaine après le début de l’intervention française, la crise sécuritaire s’aggrave, les violences redoublent, et désormais c’est une tragique crise humanitaire qui pointe dans un pays où l’avenir apparait plus nébuleux et incertain que jamais…

 

Frédéric Helbert 

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